Anog Ite Ankhmet
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| Sujet: [animation rp 5eme] La vie est un songe d'elfe Mer 21 Nov - 15:35 | |
| *Noir….
Une bête morte… on dirait ça de loin.
*ça crépite… ça siffle… geint…
ça geint crisse.
Allongée dans l'herbe du bosquet, comme un arbre abattu.
*Noir. sifflements au loin.. c’est loin…. Qu’est ce qui mugit ? et crie comme...
de la soie….
Des cheveux épars forment une couronne d'épines figée autour de sa tête.
*Peux pas… recommencer. Morte je devrais, ce que je devrais… tout ça lourd, jambes… le reste… humide et froid….
La bête a le visage d’une femme, hagarde, les yeux clos et gonflés, immobile dans les feuilles d'ent.
*Rien. Je ne vois rien. Mal au coté… par là…juste… se peut pas… Devrait… avoir disparue …
Tout grince. Les arbres vacillent et se courbent doucement sous le vent cinglant qui l’enserre comme dans une camisole.
*L’éclat... lustré... d'une dague... et rien des vagues de lumière blanche aveugle…non... pas comme ça...
Tout résonne. Tout vie. Tout rampe.
*Noir, brutal, toute absorbée, avalée, disparue. Noir.
J'entends...
Ce qu’elle croit.
*Métal. Le goût du fer La saveur du sang, c’est ça…. Le froid sur ma tempe. Comme des plaques de métal dans mon crâne, comme si…. Suis pas seule…. Pas seule !
Des branches giflent un muret.
*Pas bouger Ne peux pas bouger
mes doigts...comme de la boue tout a lâché
Griffe le sol râpeux et froid.
*Ouvre les yeux. Dresse… Mon dos…
Je vois rien.
J’arrive pas à les ouvrir. Deux hématomes sur les yeux, ça descend jusqu’à la lèvre, j’ai…comme une crampe Recousu. Crampe là…tenace.
Où je suis ? ouvrir ces yeux, c’est collé
rien tu penses rien…
Lèves toi..
Suis l’axe vertical de la colonne… Intact sur toute la longueur Vois… Sens… Quelque chose qui me pince l’échine, c’est là, accroché comme une tique. Tambourine… Pas bouger… C’est ton cœur. Prendre appuie, debout…
Le corps se redresse lentement par le centre, laissant son creux dans la prairie.
*Remonte, bouger la main, là… Jusqu’à la tête, jusque là..
La silhouette, assise sur son séant, se tient avachie comme une marionnette, prête à s’effondrer.
Le pantin arque boute son dos, ses yeux s’ouvrent avec sa bouche, il crie, on dirait qu’il crie, mais ce n'est rien qu’un filet de vapeur qui s'exhale pour se dissoudre aussitôt. Il y a quelque chose d’animal dans ce regard, quelque chose de brutal dans ce visage, émacié, abîmé. Quelque chose à l’affût.
Elle tâte maladroitement de sa main gauche sa pelisse. La glisse à l’intérieur. Ses gestes sont de plus en plus frénétiques. Elle trouve ce qu’elle cherche. S'arrête, écoute. Observe. Laisse retomber sa main dans l'herbe, puis, avec un léger balancement, elle bascule, sur le coté droit, pliée comme un cheval fourbu, et soudain se redresse sur ses pieds. Elle s’accroupit et écoute la clairière où elle vient de s’éveiller. Les yeux plissés.
Je dors pas , je dors pas ...
Je me souviens, je crois que je me souviens, je rampais, je ne voyais pas et je cherchais quelqu’un
et la poussière toujours dans ma bouche et dans sa bouche à lui,
Je retiens la mâchoire
jusque dans mon nez, mes yeux, et ce vent
Je retiens le ventre
et le drap, essuyé avec le drap
Je retiens les intestins et le foie
sa bouche ouverte trop ouverte avec le drap dedans.
Je voudrais l’enlever de là mais il est mouillé et lourd
Je ne pèse presque plus rien pourtant Je ne suis plus portée, je porte. Je le porte et je le cache sous ma robe trop étroite trop courte. Déplacer un peu son corps mais il se détache, il se détache, il tombe. L’enrouler autour de moi, le rouler quelque part, n’importe où ailleurs que là, pas ici, pas là où « On » l’a laissé. Pas là non. Le prendre. Doucement prends-le ! T’accrocher quelque part. Comment je peux t’attraper je ne sais pas, je ne sais plus, mes jambes dans tes bras et ton dos sur ma poitrine et mes mains sur tes chevilles et tes yeux sur ma bouche et mon front sur ta hanche et tes cuisses sur mes épaules et mes reins sur ton ventre ton ventre dans mes mains mes mains dans tes mains
elle s’efforce désaxée
je ne te soulève qu’à peine, tu tombes, tu m’entraînes, je ne soulève que des nuées de poussière et je tombe avec toi,
océan disloqué
et je retiens os sacrum coccyx
et ma robe est trop petite je ne peux pas te cacher je ne peux pas
clavicules sternum bassin
tu ne peux pourtant pas rester comme ça !
Si nue. Vertèbres phalanges omoplates
Visible. Et je retiens poumons, cœur, valve, viscères, vésicule, estomac, foie, intestins, rate, vessie, valve, appendice, pancréas, conduit, valve, reins, et nerfs, voûte, veines, vaisseaux, valve, encéphale, cerveau, noyau, tronc, faisceaux, fibres, et moelle, ventricules, valve, canal, vertébral, nerfs, filets, nerfs, lymphe, sang, eau, bouche, langue, pharynx, tympan, trompes, nerf, vague, vertical, et milieu, nerf, vague, plexus, nerf, cardiaque, plexus, nerf, cervical, et poumons, valve, vague, vertical, mandibule, manger, mort, axe, bouche, larynx, thorax, abdomen, viscères, nerfs vagues, muqueuses, nerfs, crâne, peau, toucher, paume, toucher, vertébral, toucher, tenir, je touche je…
ne porte plus , ne me porte pas.
Je voudrais prendre un bain. Je voudrais ne pas être mouillée. Je voudrais manger. Je ne voudrais pas avoir faim. Je voudrais me lever. Je ne voudrais pas être debout. Je voudrais marcher. Je ne voudrais pas tenir mes jambes. Je voudrais te faire l’amour. Je ne voudrais pas qu’on me regarde. Je veux que tu me regardes. Je voudrais te voir. je voudrais que tu sois là je voudrais que tu disparaisses Je ne veux pas que tu dises que je ressemble à un garçon que je suis je suis... Dedans. un monstre....
Ses yeux se ferment. Elle croit, qu'enfin c'est fini qu'enfin elle aura la paix.
Je voudrais que quelqu’un me tienne.
Est-ce qu'on m’a tenue déjà ?
Non, ce n’est pas fini.
Ses yeux s'ouvrent brusquement, elle les referme, les tient serrés comme une enfant dans le noir et plaque ses mains sur ses oreilles elle débite brusquement:
Anog Ite Ankhmet
c’est comme tu voudras J’ai plus d'âge que tu ne saurais jamais l'imaginer
un oeil bleu et un rouge Un peu moins de 2 m de chairs de muscles d’os et de sang Je sais mordre Et griffer Je suis fidèle Je n’aime pas le rouge à lèvres Je faisais des rêves Je fais des rêves J’ai un tatouage à l’aine gauche Je prends de la place Je dors peu Je dors pas J’enterre mes morts Je ne mange pas avec une fourchette Je ne suis pas une collectionneuse Je ne veux pas fermer les yeux Je ne veux pas m’asseoir Je ne veux pas me taire Je ne veux pas obéir Je ne supporte pas qu’on parle fort Je ne supporte pas les ordres Je ne veux pas obéir Je ne veux pas me taire Je ne veux pas m’asseoir Je ne veux pas qu’on m’oblige Je n’oublie pas Je ne veux pas dormir Je ne veux pas qu’« on » dorme Je veux me réveiller Et je vais me réveiller ME REVEILLER Me réveiller, tu entends!
Est-ce que tu m’entends quand je parle ?
Est-ce la nuit encore ? Qui est là ?
C’est moi… c’est moi, ne te réveilles pas.
Ne sortons pas de la tanière.
Tu t’enfonces en moi, Dormons à même le sol.
entre mes cuisses
Un soleil entre dans ta bouche
qui filtrent la lumière, la lumière traverse ton corps.
tu me transperces.
Ce n'est pas moi... ce n'est pas moi qui te transperces!
Je ne te touches pas…
Je chéris ta bouche.
Il ne faut pas parler fort dans la nuit. Ne sors pas de la chambre, il n’y a plus de dehors !
Dans mon sein l’eau monte C’est la crue du fleuve, la fonte des neiges, l’hiver passera se déverse en moi.
Tu es le torrent qui me plie l’échine. Tu es la vague qui me tord dans sa course.
... Ravage....
.... Rempart.... Je partagerais l’amour
peut-être...
Je serais heureuse
peut- être.... Et maintenant ?
…
Maintenant ! Elle est enfin prête à sortir de son rêve. Elle y a puisé les chimères nécessaire à son existence sur ces Terres. | |
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