Ils font la guerre, ils tapent, hurlent.
Crient.
Ca te prend aux oreilles et à la gorge et aux tripes.
Ca monte, encore et encore.
Et tu tangues.
Et tu te demandes...
Tu te dis...
Tu t'éloignes.
Tu as peur.
Et tu faillis.
Et tu ne comprends toujours pas.
Faible, lâche, et pathétique.
Tout juste à savoir porter un caillou.
Tu réalises pas, mais tu t'éloignes.
Dans la barque que tu t'es construit seul, tu t'éloignes.
Emporté par un courant inverse à celui des autres, tu t'éloignes.
Ca te paraît rapetisser autour.
Mais tu t'en rends pas compte tout de suite.
Tu te leurres.
Tu y crois.
Espères.
Te leurres à t'en cogner, à t'en cogner, à t'en cogner, à t'en co... co..
Et pourtant tu rames quand même un peu, vers là-bas.
Et tu murmures, des demi-mots.
Et tu te mets sur la pointe des pieds.
Tu te grandis.
Tu montes même à l'arbre, pour voir si d'ici tu peux crier.
Ou au moins murmurer plus fort.
Mais tu tangues.
Encore et encore.
Le moindre vent, le moindre souffle.
Tu tangues et tu tournoies.
Tu tournoies mais tu ne danses pas.
Et il pleut, à demi-mot.
Il pleut...