Du rêve à la réalité

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Début

Je suis encore toute dans mon histoire d'alpha et tout et tout quand il se remet à parler. Ça a pas l'air méchant. Pourtant, ya un je ne sais quoi qui... Je sais pas. Cette impression, un peu désagréable, qu'il me parle comme à une enfant. Comme si j'avais fait une bêtise.
J'aurais du dire oui peut-être.
Ou alors, carrément lui avouer ne pas avoir écouté. Mais je suis pas sûre que ça aurait été bien aussi. Et puis, j'ai beau réfléchir, essayer de voir si j'ai pas, par hasard, réussi à prendre au vol quelques unes des phrases qu'il a prononcé, rien ne vient.
Et là, alors que je vais pour prendre mon courage à deux mains et lui avouer que je n'ai pas écouté, le voilà qui tourne le dos et disparaît.

D'un côté, c'est le soulagement. J'aurais pas besoin de lui avouer ce à quoi je pensais au lieu de l'écouter. Mais d'un autre hein...
J'ai pas trop l'habitude qu'on me plante là, comme ça. C'est quand même assez désagréable tiens...
C'est sans doute pour me donner une leçon. Genre, restes là, toute seule, au beau milieu de cette plaine pleine de griffons qui pourraient ne faire qu'une bouchée de toi, réfléchis à ta réponse, je reviens, et on verra si tu fais toujours ta maligne.
Enfin j'espère.
Parce qu'il commence à faire nuit hein. Non pas que j'aime pas la nuit, bien au contraire. Mais je connais pas trop le chemin moi.

-Euh..
Sverker ?

Pas de réponse.
Et là, sur ma gauche, je viens d'entendre un truc. Je récupère rapidement mes affaires, tout en me disant qu'un croco grand comme lui, sur le coup, quand il est là, on s'en rend pas compte. C'est juste une fois parti qu'on voit à quel point ça rassure. Un peu comme tous les grands verts en fait. Enfin non pas tous. J'en ai que deux en tête là, donc un qui est le croco. Ce qui fait pas vraiment beaucoup.

-Ouh ouh ?

C'est pas très drôle là hein...

Mais il ne revient toujours pas, et je commence à m'énerver toute seule. On a pas idée de laisser les gens tout seul ! Surtout moi je veux dire.
Enfin non. Je suis bien capable de me débrouiller toute seule. Jusque là j'y arrivais très bien. Alors on va pas se démoraliser pour si peu. Je rentre toute seule, comme une grande, sans trop de casse, à la Censure. Et je lui présente mes excuses.
Même si je préférerais quand même qu'il revienne. Genre allez, on oublie, on se met une petite tape sur l'épaule (je sais pas si c'est son genre m'enfin) et hop, tout recommence ! Y'a des gens comme ça, j'aime pas trop me fâcher avec. Ça me fait un petit truc bizarre à l'intérieur.

Et puis v'la l'autre qui surgit. Quoi que, surgir induit la discrétion, mais avec les pieds qu'il a, on l'entend venir de loin. Quoi qu'il en dise. Aars le vert, premier du nom. Crapouillette depuis qu'il a quitté la Censure.
Sans me dire au revoir.
Comme quoi j'étais trop au frais pour qu'il puisse me le dire. Mais j'y peux rien si je préfère le cimetière pour dormir. Il doit y avoir des sortes d'ondes qui font que l'étrange chat de mon rêve de ya longtemps ne revient plus. Ou alors c'est juste que c'est le genre de rêve que tu fais qu'une fois. Va savoir hein.

Et le voilà qui me dit de venir avec lui. Que je serais bien. Que j'aurais même pas besoin de m'entrainer tout le temps et tout et tout. Je rigole bien avec lui, et puis c'est le premier à qui j'ai vraiment parlé.
Si j'allais dans le sentimentalisme, je pourrais presque dire un copain. Mais là bon, je dois aller présenter mes excuses, alors le sentimentalisme, c'est pas pour lui. Plus tard plus tard. Je sais pas. On verra. Et puis je le laisse, ravie tout de même parce que, une fois n'est pas coutume, il me propose de venir avec lui.

Mais bon, là tout de suite, je dois voir Sverker. Je suis même prête à tout lui dire, même la femelle alpha, et à me faire gronder dessus.
Je me sens casi invincible lorsque j'ouvre tout grand les portes de la Censure. Investie d'une grande mission même.

Sauf qu'il est pas là.
Y'a juste un mot.
Et petit mot.
Quelques phrases.
Mais guère.
Pas d'explication.
Juste, il part.

Ça me casse toute ma pseudo invincibilité. A ce demander comment j'ai pu croire que je l'étais.
C'est tout ? Il part ? Comme ça ?
Comme tout à l'heure ?
Au revoir. Tchao. Bye.

Ça m'énerve et ça me rend triste. Et ça m'énerve encore plus de ressentir de la tristesse. Et voilà à quoi ça mène un peu d'attachement. Et puis ya le doute. Qui s'insinue. Qui rampe. Un instant, je me demande si c'est à cause de moi.
Comme si je pouvais avoir un tel pouvoir, juste avec mon c'est pas faux !

Et puis je ressors de là en courant, l'esprit un peu barboté. Et rentre en plein dans Aars.

-Alors, tu viens ?

Petit coup d’œil en arrière.
Un qui part et un qui attend.

-Oui.

Un petit oui de rien du tout, qui tient à pas grand chose, comme quoi.

Et puis voilà, on marche, côte à côte, on papote. Et puis il me laisse devant la porte de mon nouveau chez moi, avant de partir à la chasse.
Alors j'entre, mais pas le temps de visiter. Je le vois, l'autre, le chat pas net.
Pourtant, j'étais sûre d'être réveillée...

Messages : 8 Localisation : A l'asile

C'est comme un nouveau départ.
Tout du moins c'est comme ça que je l'imaginais.
Lui et moi, comme avant, ou presque.
L'état d'esprit y était en tout cas, sauf que...
Sauf que l'eau était moins bleue, l'herbe moins verte, et le ciel plus nuageux.

L'arbre sur lequel je suis perché me permet de voir loin, très loin, au dela des frontières de Barla, je pourrais même distinguer là bas à gauche l'esquisse d'un volcan, si je savais qu'il y en avait un. Bref, si loin... et pourtant je ne l'avais pas vu arriver, Elle. Un baluchon, une mine de "qu'est ce que j'fais là", et un arc qui dépasse de tout ça.

Je redescend d'une branche, puis de deux, juste assez pour être assis sur la première branche et que l'herbe humide qui chatouille mes pieds nus me fasse frissonner. Il faut dire que d'être nus pieds à un avantage à l'heure de courir dans les bois et grimper aux arbres, mais ça possède quelques désavantages aussi... comme celui là.

Si je me souviens bien c'est à l'auberge que j'avais aperçu ce minois. Ou peut-être que je me trompe de felys. Tout le monde se ressemble tellement de nos jours. Plus aucune personnalité, juste des répliques identiques essayant tant bien que mal de survivre sur ces terres désolées...

Quoiqu'il en soit Aars l'avait mené jusqu'à chez nous. Et ce n'était pas sans conséquences.
Je saute les bons cinquante centimètres qui me séparent du sol et me dirige lentement vers la nouvelle.

Hey chalut toi !
Dis moi, qu'est ce que tu penses de la revente des cuisses de crapauds ?

Comment ça j'ai pété un câble ? Non, même pas. C'est juste qu'on ne devient pas fouX, on nait comme ça.

» Ermite et étrangetés (ou un rêve bizarre avec un vieux Felys ermite)